MATCH FC COLLERET - ICF (B)

ALLONS AU BOUT DU MONDE !

Dimanche après-midi, à Colleret, la réserve de l’Iris Club de Ferrière entame une saison qui devra faire oublier le traumatisme de la précédente...

Il y a des souvenirs comme cela qu’on ne peut effacer par la simple action du temps. Il y a ces réminiscences, tellement encrées dans les âmes, qu’elles perdurent à vous taillader les veines quelques mois après leur première morsure. Les Ferrièrois, sans le dire, en sont là aujourd’hui. Les regards sont francs, mais ils fuient parfois vers cette fin de saison 2007-2008 cataclysmique. Malgré une impressionnante série de 13 victoires consécutives et un titre de Champion conquis de haute lutte, les coéquipiers d’Idir Boutmeur reprennent leur labeur en Troisième Division de District. La faute à un simple oubli de règlement. A une étourderie qui est venue mettre à mal plus de quatre mois d’effort, de passion et de bonheur. Une erreur impardonnable tout simplement. La couleur du conte de fée sans en avoir la finalité. Ils ne se marièrent pas et n’eurent aucun enfant…

Remettre du cœur à l’ouvrage

Alors, comme leur envie est bien plus incandescente qu’une énième épreuve dans leur carrière de footballeur du dimanche, ils remettent le cœur à l’ouvrage. Ils ont certes crié leur colère, pleuré leur désarroi. Certains ont certainement hésité à la suite à donner à leur expérience en « Rouge et Blanc ». Beaucoup sont encore dans l’incompréhension de cette incohérence : comment peut-on priver une équipe si valeureuse de la frénésie d’une montée tellement méritée ? Mais ils ont finalement courbé l’échine. Faisant fi de leur fierté, pourtant si présente, ils ont décidé de retenter le coup, de se dire « puisque le sport n’a pas scellé notre succès, pourquoi n’irions nous pas le surpendre à nouveau ? ».

La gorge transpercée

Evidemment, en cette veille de reprise officielle, le chemin qui nous sépare des sourires de mai semble encore très long. Mais n’était-il pas encore plus sinueux, incertain, et jalonné d’embûches au soir de la défaite à Ferrière-la-Petite (4-3) ? Ne semblait-il pas encore plus hasardeux de se risquer au pari insensé de tout gagner alors qu’il restait encore 13 matches, et un sans-faute obligatoire, pour aller chercher cette première place presque perdue ? Ne fallait-il pas être fous pour espérer encore venir coiffer les quatre formations qui nous devancaient à l’époque ? On dit souvent que ce qui ne tue pas rend plus fort. Nous avons pris un sérieux coup au moral. La gorge est encore transpercée, de part en part, par ce goût de l’injustice qui n’a d’égal que sa férocité. Pour autant, posons-nous la question : sommes-nous morts ? Et si certains venaient à nous répondre « oui, un peu », nous leur rétorquerions, tout de go : « Oui, nous sommes morts.... morts de faim ! ». Messieurs les joueurs de la réserve ferrièroise, soyez assurés de la grande aventure qui nous attend. L’Amitié est tellement plus forte que la fatalité. Rien ne pourra altérer ce plaisir qu’on aura à vouloir désenvoûter nos couleurs. Pas plus Boussois que Villers-Sire-Nicole, Cartignies ou même Marpent... Allez les gars, réveillez-vous, on va au bout du Monde…

Grégory Lallemand